Invité ce matin sur BFM TV, Enrico Macias est revenu sur son concert interrompu par des jets de boules puantes. Le chanteur n'a pas caché son émotion en évoquant l'insécurité que connaît la communauté juive face au conflit israélo-palestinien.
Une prise de parole forte. Ce matin, Enrico Macias était l'invité de BFM TV. Face à Apolline de Malherbe, le chanteur de 86 ans est revenu sur son récent concert à Paris perturbé par des boules puantes. Pour l'interprète du "Mendiant de l'amour", il s'agit là d'une « menace certaine » : « Ces boules puantes, ça m'a rappelé le Bataclan en 2015. Evidemment, ça me touchait directement car c'était mon spectacle. C'est un message mais ça ne me fait pas peur personnellement. J'ai peur pour mon public. C'est pour ça que je voudrais qu'il y ait une sécurité très forte pour qu'il n'y ait pas quelque chose de grave qui arrive dans mes spectacles». À travers son intervention, Enrico Macias a rappelé le climat d'insécurité dans lequel évolue la communauté juive depuis le 7 octobre 2023 et le nouvel épisode de violence du conflit israélo-palestinien.
"Si je dis qu'il n'y a plus d'espoir, c'est trop dur"
Pour l'artiste, « la tolérance est abîmée en ce moment » : « Même quand on n'est pas tolérant vis à vis des musulmans, on les confonds avec les islamistes. C'est très dur de faire ça ! ». Et celui qui a toujours chanté l'espoir et le vivre ensemble reconnaît qu'il vit une période difficile : « Quand vous avez l'expérience de moments difficiles comme des tragédies, de perte d'êtres chers... Il y a toujours en nous un espoir. C'est l'instinct de conservation ». C'est alors qu'Enrico Macias s'est mis à fondre en larmes en pleine émission, lorsqu'a été évoquée sa foi : « Vous savez, quand je partirai, j'aimerais qu'on dise ça de moi. Cette foi, je ne veux pas la perdre jusqu'à mon dernier souffle. Parce que je suis écouté par beaucoup de gens. Et si je leur dis qu'il n'y a plus d'espoir, c'est trop dur ».
Réconforté par Apolline de Malherbe, surprise de le voir aussi ému, Enrico Macias veut avoir « toujours de l'espoir » : « Je le garde. Pas pour moi, mais pour tout le monde ». « Vous savez, dans ma vie j'ai perdu mon beau-père assassiné en Algérie, qui était un grand représentant de la musique algérienne et andalouse » rappelle-t-il avec émotion : « Encore maintenant, je vois qu'il y a des choses très terribles. Par exemple, les otages qui sont encore aux mains du Hamas. Il y en a qui reviennent dans des cercueils. Des bébés ! Je trouve ça trop dur ». Il a également révélé qu'il travaillait actuellement sur un ultime album mais qu'il continuera toujours la scène « jusqu'à [son] dernier souffle ».