Le monde du cinéma français est en ébullition. Après la fin du procès de Gérard Depardieu le 27 mars 2025 pour des accusations d’agressions sexuelles, Marilou Berry a pris la parole sans détour sur le plateau de "Clique" sur Canal+, le jeudi 3 avril. Venue présenter son nouveau film Doux Jésus, l’actrice n’a pas mâché ses mots en évoquant son confrère : "Il est absolument monstrueux."
🎙️ Une prise de parole forte dans un climat tendu
Face à Pauline Clavière, qui remplace Mouloud Achour, Marilou Berry s’est exprimée sur le mouvement #MeToo et la place qu’y occupe aujourd’hui Gérard Depardieu. L’actrice a pointé du doigt son comportement public, mais aussi le déroulement du procès :
"Il s’applique à être absolument dégueulasse, comme un trait d’honneur : Moi, je suis dégueulasse, et alors ?"
Elle a également fustigé la manière dont les victimes ont été traitées durant les audiences, qualifiant le procès de "honteux" :
"Un avocat ne devrait pas pouvoir passer quatre jours à dire que ces femmes sont hystériques, folles, singer leurs voix, dire que ce sont des menteuses."
⚖️ Le procès Depardieu : un tournant pour le cinéma français ?
Jugé pour des agressions sexuelles sur deux femmes — une décoratrice et une assistante réalisatrice — lors du tournage du film Les Volets verts en 2021, Gérard Depardieu, 76 ans, encourt 18 mois de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et une obligation de soins psychologiques, selon les réquisitions du parquet.
Le procureur, Laurent Guy, a souligné le "devoir d'exemplarité" du comédien, symbole du cinéma français. Mais la défense, assurée par Maître Jérémie Assous, a indigné de nombreux observateurs en attaquant frontalement les plaignantes, les qualifiant notamment de "menteuses" et d’"hystériques".
Des propos jugés inacceptables par Claude Vincent, avocate d’une des victimes :
"Ce n'était pas une stratégie de défense, c'était un agresseur défendu par un agresseur."
Le verdict est attendu pour le 13 mai prochain.
🎬 Une industrie en mutation
Depuis plusieurs années, le monde du spectacle et du cinéma est traversé par une vague de libération de la parole. La prise de position de Marilou Berry s’inscrit dans ce mouvement et reflète un changement profond des mentalités, notamment chez les nouvelles générations d’artistes.
La question n’est plus seulement judiciaire : elle est aussi morale, éthique et culturelle.