Malgré une baisse notable des audiences de "Les Grosses Têtes" sur RTL, Laurent Ruquier et la station défendent bec et ongles leur position de leader face à Cyril Hanouna sur Europe 1 et Camille Combal sur NRJ. Retour sur une séquence médiatique tendue où les chiffres d'audience ont déclenché de vives réactions.
Une vague d’audience morose… sauf pour la concurrence
Ce mardi 15 avril 2025, Médiamétrie publiait ses résultats d’audience pour la période de janvier à mars. Le constat est sans appel : la radio continue de perdre des auditeurs en France, avec une baisse globale de 264 000 auditeurs quotidiens par rapport à l’année précédente. Cependant, certains acteurs s’en sortent mieux que d'autres. France Inter signe sa deuxième meilleure vague de son histoire, Europe 1 continue sa remontée spectaculaire, tandis que Ici (anciennement France Bleu) et Europe 2 poursuivent leur déclin.
Mais un chiffre a particulièrement fait réagir : la baisse des "Grosses Têtes", émission emblématique de RTL animée par Laurent Ruquier. Avec une perte de 165 000 auditeurs sur un an et de 92 000 sur une vague, la locomotive des après-midis de RTL semble en difficulté.
La concurrence gagne du terrain
La baisse d’audience s’explique en partie par une concurrence renforcée sur la tranche 15h30-18h. Cyril Hanouna, récemment arrivé sur Europe 1, explose les compteurs avec une augmentation de +183% d’auditeurs en un an. Camille Combal, lui, s’installe confortablement sur NRJ avec +81 000 auditeurs et une moyenne de 472 000 auditeurs quotidiens. France Inter, de son côté, regagne du terrain grâce à Matthieu Noël et son "Zoom Zoom Zen", qui fait oublier l'échec de "Jusqu'ici tout va bien".
Dans ce contexte, "Les Grosses Têtes" ne parviennent plus à franchir le cap symbolique du million d’auditeurs sur les quarts d’heure analysés, avec désormais une moyenne de 875 000 paires d’oreilles fidèles. De quoi faire dire à certains que l’émission est en "chute libre"...
Laurent Ruquier réagit avec fermeté
Face à ce constat, Laurent Ruquier n’a pas tardé à répondre aux critiques. Sur X (anciennement Twitter), l’animateur a tenu à remettre les pendules à l’heure :
"Chers 'journalistes médias', un peu plus d’objectivité serait bienvenue de votre part et les termes mieux choisis. Avec deux ou trois fois plus d’audience qu’Europe 1 à la même heure, beaucoup aimeraient être 'en chute libre' comme moi :)"
Ruquier admet la montée de la concurrence mais rappelle que "Les Grosses Têtes" restent leaders toutes radios confondues sur la tranche 15h30-18h. Il souligne également l’impact des podcasts dans les chiffres réels de consommation de l’émission, un aspect souvent ignoré dans les vagues d’audience traditionnelles.
RTL soutient son animateur emblématique
Du côté de RTL, le soutien est total. Gauthier Hourcade, directeur des programmes radio et audio digital, s’est exprimé dans Le Parisien :
"Nous restons totalement hégémoniques sur le marché de l’après-midi. Cette année, nous avons connu une offensive inédite de la concurrence... mais nous tenons bon. Ce n’est certainement pas la fin des 'Grosses Têtes', loin de là !"
Lui aussi insiste sur l’écosystème plus large de l’émission, qui dépasse largement la bande FM avec ses nombreuses déclinaisons : podcasts, spectacles délocalisés, éditions spéciales…
L’objectif est désormais clair pour RTL : reconquérir les audiences sur la prochaine vague (avril-juin 2025) et envisager le futur avec sérénité, notamment l’année 2027, qui marquera les 50 ans des "Grosses Têtes". Gauthier Hourcade conclut :
"Nous discutons régulièrement avec Laurent en étant à l’écoute de ses envies. C’est un animateur extraordinaire."
Une "chute libre" très relative
Malgré une baisse indéniable, les "Grosses Têtes" restent le programme de référence de l’après-midi radio en France. Le terme "chute libre" paraît exagéré au vu de la position encore très dominante de l’émission. En réalité, c’est le paysage radiophonique tout entier qui est en mutation, avec une concurrence toujours plus dynamique et des habitudes d’écoute qui évoluent.
Ruquier n’a peut-être jamais eu autant besoin de son humour piquant pour faire face à la pression médiatique. Mais s’il y a bien une chose qu’il maîtrise à la perfection, c’est l’art de rebondir.