Dans l'émission à succès "Quelle époque !", diffusée ce samedi 12 avril 2025 sur France 2, Laurent Baffie a surpris les téléspectateurs en livrant un témoignage aussi sincère que poignant. Celui que l’on surnomme souvent le "sniper de la télé" est revenu sur sa carrière et a exprimé, pour la première fois avec autant de franchise, de profonds regrets sur certaines blagues passées. Retour sur un moment fort de télévision et une prise de conscience rare dans le paysage audiovisuel français.

Un plateau prestigieux pour une émission au sommet

L’émission "Quelle époque !", animée par Léa Salamé, ne cesse de battre des records d’audience, s’imposant comme l’un des rendez-vous incontournables du samedi soir. Cette semaine, le programme a accueilli un plateau prestigieux mêlant personnalités du monde artistique, intellectuel et sportif :

• Louane et Garou, deux figures populaires de la chanson française,

• Nine d’Urso, actrice montante du cinéma,

• Oleksandra Matviichuk, avocate et militante ukrainienne engagée pour les droits humains,

• James Ellroy, célèbre écrivain américain,

• Yoann Offredo, ancien cycliste et consultant sportif,

• Et bien sûr, Laurent Baffie, humoriste culte des années 2000.

Le franc-parler de Baffie : entre provocation et remise en question

Dès ses premières interventions, Laurent Baffie a assumé sa réputation de provocateur, tout en laissant percevoir une introspection inhabituelle chez lui.

"Moi, mon boulot, c'était auteur. Donc je vivais dans l'ombre. Et quand j'ai accédé à la lumière grâce à Thierry Ardisson, ça m'a fait rire…", a-t-il confié.
"Je voyais beaucoup de gens tout faire pour être dans la lumière. Moi je me suis dit : 'Putain, je suis dans la lumière, je vais m'amuser à me faire virer.'"

Mais cette posture iconoclaste, longtemps perçue comme une marque de fabrique, ne fait plus rire aujourd’hui Baffie lui-même. Il évoque cette période comme une phase de "gaminerie" et de "manque de maturité", remettant profondément en cause certaines de ses interventions passées à l’antenne.

"Plein plein plein de regrets" : un aveu sans détour

À la question posée par Léa Salamé : “Et vous avez des regrets parfois de vos provocs ou de certaines blagues ?”, Baffie répond sans détour :

"Ah, de certaines blagues, plein plein plein de regrets."

Un propos d’une rare honnêteté, surtout dans un milieu où l’ego prime souvent sur la remise en question. Il évoque notamment les séquences de l’émission culte “Tout le monde en parle”, animée par Thierry Ardisson sur France 2 entre 1998 et 2006.

Le duo Baffie/Ardisson : un humour d’une autre époque

Durant près d’une décennie, le duo formé par Ardisson et Baffie a marqué les esprits par son ton décapant et son humour parfois cinglant. Mais à la lumière des propos tenus ce samedi, ce style, alors perçu comme irrévérencieux, apparaît désormais problématique.

Baffie revient notamment sur la façon dont ils abordaient certaines invitées féminines, qualifiées de "proies faibles". Un vocabulaire et une attitude qui choqueraient profondément aujourd’hui, et qui font l’objet de son mea culpa.

“Je voyais une compil’ de vannes qu'on faisait avec des petites chanteuses, ce qu'on appelait des “proies faibles”… Les chanteuses avec Thierry, on n'était pas tendres. Et il y a des choses qui me font honte, oui.”

Un exemple : Lara Fabian, blessée par leurs propos

Parmi les victimes de cet humour corrosif : Lara Fabian, qui a récemment confié dans une interview avoir été blessée par son passage dans l’émission. Laurent Baffie en parle avec émotion :

"Elle a dit : ‘Quand j'allais chez Ardisson, ils faisaient un beau numéro de duettistes là, Ardisson et Baffie’. Elle avait raison, on n'était pas très fins parfois."

Une reconnaissance publique de la souffrance causée, accompagnée de cette déclaration lucide :

"C'était une autre époque, on se permettait des choses… C'était le reflet d'une époque où on était plus sexiste, machiste et con."

Faut-il s’excuser ? Un débat générationnel

Baffie évoque également une divergence de point de vue avec Thierry Ardisson, qui selon lui, pense qu’il ne faut "jamais s’excuser". À cette idée, Baffie oppose une conviction plus humaniste :

"Moi je pense qu'il faut s'excuser quand on fait des erreurs."

Cette phrase résonne particulièrement dans un contexte sociétal où les célébrités sont de plus en plus tenues responsables de leurs propos et comportements passés. L’humoriste marque ici une rupture nette avec une époque où l’humour servait trop souvent de prétexte à l’humiliation.

Une évolution saluée sur les réseaux sociaux

L’intervention de Baffie a été largement saluée sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes saluant sa franchise et sa capacité à reconnaître ses torts. Dans un univers télévisuel où les excuses publiques sont rares, cette prise de position contraste fortement.

Sur X (ex-Twitter), les hashtags #LaurentBaffie, #QuelleEpoque et #MeaCulpa figuraient parmi les tendances dès le dimanche matin.

“Baffie qui reconnaît ses erreurs à la télé, c’est fort. On aimerait que d’autres suivent.”
“Un des moments les plus forts de ‘Quelle époque !’. Merci à lui pour cette sincérité.”

Une nouvelle ère pour l’humour à la télévision ?

Au-delà de la personnalité de Laurent Baffie, cette séquence pose la question plus large de l’évolution de l’humour à la télévision. Longtemps toléré, voire valorisé, un humour basé sur la provocation gratuite, la moquerie ou la condescendance n’est plus accepté aujourd’hui.

Des émissions comme “Quelle époque !” illustrent cette transition : elles laissent encore place à l’ironie, mais dans un cadre plus respectueux, plus ouvert, plus inclusif. L’époque des "snipers" serait-elle révolue ? Baffie, lui, semble l’admettre.

Conclusion : une confession courageuse

Avec ses mots simples et justes, Laurent Baffie a livré une leçon d’humilité et une forme de rédemption publique. Il ne cherche pas à minimiser, à détourner, ni à se justifier. Il reconnaît des erreurs, les assume, et accepte d’en tirer les leçons.

Dans un paysage médiatique en quête de sens, cette confession sincère fait figure d’exemple. Non, il n’est jamais trop tard pour regretter, s’excuser et évoluer. Et oui, même les figures les plus iconoclastes de la télé française peuvent faire preuve d’introspection.